Lundi, 18 avril 2016 : Journée canot dans le canyon Santa-Elena.





Hier, nous avions bien vu que le Rio Grande n’avait de Grande que le nom et que son lit était parfois moins mouillé que celui d’un chérubin affligé d’énurésie ! Mais, il en fallait plus que cela pour arrêter vos Valeureux Aventuriers et, en route pour de nouveaux exploits.

Nous avions deux choix, nous rendre au Look-out et traîner OT146 sur quelques centaines de mètres ou nous rendre deux miles plus loin pour le mettre directement à l’eau, c’est cette deuxième option que nous avons choisie ! La blague !

Déjà, le fait que la boat ramp s’arrête abruptement deux pieds au-dessus du niveau de l’eau aurait dû nous faire réfléchir un peu plus mais nous avons quand même jeté les vestes, les pagaies, les caméras et le lunch dans l’embarcation sans hésitation.

 

Entre la mise à l’eau et l’entrée du Canyon, il a fallu mettre pied à terre quelques fois et jouer de la dandeline avec OT146. La dandeline consiste à guider le canot à distance à l’aide d’une corde attachée à l’avant et une autre à l’arrière, ça fonctionne très bien. Les lecteurs se rappelleront certainement nos sessions de Walk-a-Bike, nous voici maintenant au Walk-a-Canoe !

 

Le lit de la rivière est généralement constitué de galets bien ronds qui rendent la marche assez facile mais, plus on approche de l’entrée et plus les galets font place à des dépôts de boue dans lesquels nous calons quelquefois jusqu’aux genoux.

On peut continuer, j'ai retrouvé la pagaie !
 

Heureusement, malgré les mises en garde sévères des Border Patrol sur la traversée illégale du Rio Grande, il est toléré de marcher sur le sol mexicain en cas de force majeure dont celle de devoir portager le canot, ouf ! On en a profité.

Une fois franchie l’entrée du Canyon, ce fut une tout autre affaire, terminée la misère ! Du moins le pensions-nous ! Malgré un faible courant contraire, le vent qui s’engouffre dans le Canyon compense allègrement et nous filons sur l’Onde dont la profondeur, toutefois, ne dépassera jamais 4 pieds.
La beauté des lieux nous fait rapidement oublier toutes nos peines surtout une fois dépassés la limite du sentier qui longe le Canyon sur une petite distance. À partir de ce moment, c’est le calme, le silence et la majestuosité des lieux qui prend possession de nos âmes !!! 

 

À quelques reprises, il faut littéralement frôler la paroi pour obtenir suffisament d’eau sous la coque pour avancer mais, parfois, le cours d’eau se rétrécit tellement qu’il faut débarquer et pousser tout ébahis que tout le Rio Grande passe en un si petit endroit!  On traverse donc des USA au Mexique et vise versa allègrement!
Arrêt dîner du côté américain avec, du côté mexicain, une énorme grotte aux allures de tunnel ferroviaire. S’y rendre serait hasardeux à moins d’amener OT146 avec nous !

L'heure du Lunch !
 

Les marques sur les parois nous indiquent que le niveau est à son plus bas et qu’il y a généralement de 1 ½ à 2 pieds de plus de profondeur. À cette hauteur, la ballade serait de la rigolade mais le Canyon deviendrait rapidement une autoroute à canot !

 

C’est même pourquoi nous fûmes extrêmement surpris de trouver 3 kayaks sur le côté de la Rivière, ignorant s’ils étaient arrivés de l’Ouest (Lajitas) ou de l’Est (Big Bend). Nous ne pûmes leur demander car ils semblaient être partis en exploration pédestre dans un autre canyon.

 

C’est toutefois là que nous décidâmes (j’adore les choses simple, même le passé) de rebrousser chemin.  En consultant Google maps, nous nous rendons compte que nous n’avons franchi que le cinquième du Canyon, faudra revenir ! 

Encore un fond de voyage pour nous !


En attendant, ayant une fois de plus atteint la borne de nos limites (C'est Maurice qui a mangé tous les choco-mousses  "Cherchez sur Internet") il faut rebrousser rivière. La limite de notre exploration est maintenant bien indiqué par un Landmark bien particulier; le Bornus Limitus Minus Phalus. Impossible de le manquer.

Il porte vraiment bien son nom ! Doit avoir une Corvette !!!!


Avec l’aide du courant, nous réussîmes à passer quelques passages à la force des pagaies au lieu de débarquer. C’est le grand avantage du canot de plastique sur celui en Kevlar. Le plastique obéit et se déforme pour suivre le fond en roche. Toutefois, lorsqu’il s’arrête, pas d’autre choix que le grand débarquement.

Une ballade en canot sans tortue ne serait pas complète !
 


Euh Pierrôt, j'ai l'impression que ça descend !!!!


Les parois sont encore plus belles maintenant que nous avons le soleil dans le dos et il nous faut moins de temps pour apercevoir la sortie du Canyon, c’est là que le fun et l’enchantement ont foutu le camp par-dessus bord !

Sortie du Canyon en vue !


LE VENT DU NORD a augmenté en intensité et le faible courant du Rio Grande ne peut rien contre. C’est le combat d’une fillette avec un Grizzly ! Il nous faut parcourir ½ mile, arc-boutés sur nos pagaies. Le Pierrôt doit s’assurer que la proue demeure bien face au vent sinon c’est le retour immédiat dans le Canyon.

C'est son dernier sourire avant la prochaine demi-heure !!!!


Nous tentons de gagner la rive, puis de débarquer pour tirer l’esquif mais, la boue atteint 2 pieds et Sylvie se retrouve prisonnière de la Big Bend Grey Clay ! Un peu plus et elle devait dire adieu à ses sandales. Même les berges cèdent sous nos pas, impossible d’utiliser cette voie, il faut se remettre aux rames et…..serrer les dents !

Quel soulagement une fois passé cette étape, le vent cesse tout d’un coup une fois sortis de cet entonnoir éolien. Il nous faut maintenant redescendre jusqu’à la rampe de mise à l’eau et remonter OT146 sur le toit de TG3. 

 

Sylvie est tellement dans sa bulle de rameuse exténuée qu’elle serait passée tout droit n’eut été du Pierrôt qui veillait : Et qu’est-ce que tu dirais si on s’arrêtait ici, juste là, à gauche ?

On est crottés comme jamais ! Une boue qui colle de façon tenace à la peau, au canot, aux vêtements, partout ! Il est finalement 20h00 lorsque nous reprenons la route pour rentrer à la maison car Cléo doit commencer à se demander où nous sommes passés ! 

 

Sur la route, malgré la fatigue et le soleil qui se couche, le Pierrôt se doit de demeurer alerte : - Je suis bien conscient de toute cette féérie qui nous entoure présentement mais je dois garder les yeux sur la route !!!!

Adios Santa Elena Canyon !


La douche puis l’omelette-champignons-épinards-café n’ont jamais été autant appréciées, on va dormir solide cette nuit ! On remettra OT146 en place demain matin seulement.

9 commentaires:

  1. Ouf! Fiou! Aaaah! Hein? Aoutch !Beurk! Oups! Zzz!

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    1. J'essaie d'associer chaque terme avec la bonne partie ! En ordre ?

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  2. "Euh Pierrôt, j'ai l'impression que ça descend !!!!"

    Tant que l'eau reste au niveau... vous êtes OK :P

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  3. le faux beau-frère27 avril 2016 à 11 h 59

    Pendant que Mlle Cléo s’ennuyait et se gelait les poils, les maitres eux s'amusaient comme des petits fou.
    Sérieux, quel endroits magnifique, vu qu'il n'y a aucune chance que je me retrouve là en personne...alors je profite de vos photos...

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  4. Vous êtes mes héros du jour, de vrais explorateurs. Les photos sont magnifiques. Vous avez bien mérité une journée de repos.

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